Rue de la Paye

Plan de résilience économique et sociale : quelles mesures pour les entreprises ?

plan de résilience

Le 16 mars 2022, le Gouvernement a dévoilé son plan de résilience économique et sociale. Ce plan a pour objectif de faire face aux conséquences économiques immédiates dues au conflit en Ukraine.

Il s’adresse à l’ensemble de la population, particuliers comme professionnels, en incluant des mesures sur le carburant et l’énergie, mais également des dispositifs pour plusieurs secteurs d’activité, à savoir :

Passons en revue tout ce qu’il faut savoir sur le plan de résilience économique et les mesures destinées aux entreprises !

Les mesures générales du plan de résilience

En parallèle des aides ciblées par secteur d’activité impacté par la crise, le Gouvernement a annoncé le renforcement de dispositifs déjà existants.

Le Prêt Garanti par l’État est maintenu et son plafond d’emprunt est relevé jusqu’à 35% du chiffre d’affaires contre anciennement 25%.

Les reports des charges fiscales et sociales sont rendus plus accessibles pour les entreprises mises en difficultés par l’augmentation des prix de l’énergie. Elles peuvent ainsi demander à l’URSSAF :

L’URSSAF met également à disposition deux guides consacrés aux demandes à effectuer et au plan d’apurement.

A savoir : 
Les indépendant peuvent aussi bénéficier de ces mesures. Ils peuvent faire la demande de différer le paiement des cotisations sociales personnelles, mais aussi l’interruption du prélèvement des cotisations sociales et l’arrêt des prélèvements issus d’un plan d’apurement d’une dette de cotisations.

Le recours à l’activité partielle de longue durée est prolongé de 12 mois supplémentaires pour les accords déjà signés. Un accompagnement est également mis en place pour les branches et les entreprises non couvertes à date qui pourront signer des accords d’ici fin 2022.

Création d’une « remise carburant »

Parmi les mesures annoncées par le Gouvernement, il convient de citer la mise en place d’une « remise carburant » effective du 1er avril au 31 juillet 2022 (puis repoussée jusqu’au 30 septembre 2022) s’appliquant aux particuliers comme aux professionnels. Le montant de cette remise est de :

Cette subvention est versée aux metteurs à la consommation de carburants, qui sont les distributeurs les plus en amont du réseau de distribution. Elle est ensuite rétrocédée aux stations-service et aux professionnels, puis répercutée jusqu’au consommateur final. Ainsi, le consommateur voit affiché le prix du carburant déjà remisé tant sur les affichages des tarifs que sur les prix à la pompe, payant directement le prix remisé du carburant.

Une aide financière sur le gaz et l’électricité pour les entreprises

Dans le contexte exceptionnel et urgent de la situation actuelle, l’État instaure également une mesure d’urgence temporaire ciblée et plafonnée effective du 1er mars au 31 décembre 2022. Elle prend forme de subventions qui bénéficient aux entreprises dont les dépenses en gaz et en électricité représentent une part élevée de leurs charges (au moins 3% du chiffre d’affaires), et qui deviendraient déficitaires en 2022 en raison des augmentations du prix des énergies.

Cette « Intrans, dépendance russe, biélorusse ou ukrainienne », doit permettre de pallier les principales difficultés d’approvisionnement des industries nationales auprès de fournisseurs russes, biélorusses et/ou ukrainiens. Elle est effective jusqu’au 30 janvier 2024 sous forme de subventions et d’avances remboursables des projets visant à soutenir les volumes et qualités d’approvisionnement d’envergure.

Le montant de l’aide varie selon la situation de l’entreprise de la manière suivantes :

Ces plafonds sont appréciés au niveau du groupe, sur la période du 1er mars 2022 au 31 décembre 2022.

A savoir :
Le cahier des charges de cette aide financière est disponible sur le site internet de BpiFrance.

Une aide spécifique au secteur du transport

Le plan de résilience prévoit aussi d’apporter des réponses immédiates à la hausse du prix des produits pétroliers résultant du contexte international et de protéger les entreprises françaises relevant des secteurs les plus exposés. Pour le secteur du transport, cette mesure prend la forme d’une aide forfaitaire aux véhicules de transport public routier.

Le montant de cette aide va varier selon :

L’objectif ici est d’aider les entreprises à faire face à l’augmentation du prix du pétrole. L’aide concernerait plus de 500 000 véhicules, et sera versée selon le barème suivant :


Catégories de véhicules Montant de l’aide unitaire
Autocars 1 000 €
Ambulances et Véhicules Sanitaires Légers (VSL) 300 €
Véhicules porteurs de transports routier de
marchandises au PTAC < ou = à 3,5T
300 €
Véhicules porteurs de transports routier de
marchandises au PTAC < ou = à 7,5T
400 €
Véhicules porteurs de transports routier de
marchandises au PTAC < à 26T
600 €
Véhicules porteurs de transports routier de
marchandises au PTAC > ou = à 26T
750 €
Remorques de transport de marchandises d’un poids > ou = à 12T hors
semie-remorques
550 €
Véhicules tracteurs de transport routier de
marchandises
1 300 €

Pour bénéficier de l’aide, le véhicule doit être, au 1er mars 2022 :

Au-delà du respect de ces conditions, aucune autre démarche n’est à effectuer.

Une subvention spéciale pour le secteur du BTP

Une autre aide, sous forme de subvention, est prévue pour les entreprises du BTP, particulièrement affectées par les conséquences économiques et financières de la guerre. Elle est versée aux personnes physiques et morales de droit privé :

L’entreprise doit effectuer une demande pour bénéficier de la subvention. A la date de la demande, elle doit remplir les conditions suivantes :

Le montant de la subvention s’élève à 0,125% du chiffre d’affaires 2021 de l’entreprise. Les entreprises éligibles ont eu jusqu’au 30 juin 2022 pour déposer une demande sur le site impots.gouv.fr accompagnée de tous les justificatifs nécessaires.

D’autres mesures pour le secteur sont également attendues, à savoir :

Simplifiez vos procédures administratives :
Contactez-nous ! 

Dispositif exclusif aux sociétés d’exportation

Un dispositif nommé « CAP Francexport » est également présent dans le plan de résilience. Il a pour objectif d’inciter les entreprises, notamment les PME et les ETI, à exporter. Ce dispositif devait initialement se terminer au 31 mars 2022, mais est prolongé via le plan de résilience.

Afin d’en bénéficier, l’entreprise doit :

Le dispositif prend la forme d’un chèque « relance export ». Il s’agît d’une aide pour les entreprises souhaitant se développer à l’internationale et permet une prise en charge allant jusqu’à 50% des dépenses éligibles pour une prestation d’exportation. Le montant de ce chèque est plafonné selon la prestation et peut aller de 1 500€ à 2 500€. Grâce au plan de résilience, une entreprise peut percevoir jusqu’à 6 chèques jusqu’à la fin de l’année 2022

A savoir :
Cette aide est cumulable à une aide régionale, sous réserve d’éligibilité et dans la limite des plafonds prévus par les règlements respectifs des différents dispositifs. 

Un autre chèque est également prorogé par le plan de résilience. Il s’agît du chèque relance « Volontariat International en Entreprise » (VIE). Il s’adresse à toutes les entreprises pouvant recruter des jeunes en missions VIE, à savoir les entreprises françaises, employant du personnel en France et ayant un projet de création ou de renforcement de leur activité à l’internationale.

Ce chèque prend la forme d’une subvention allant de 5 000 à 10 000€ conditionnés au recrutement de jeunes talents pour une durée de 12 mois minimum. Les entreprises peuvent en bénéficier jusqu’au 15 décembre 2022 pour des missions qui débuteront au plus tard le 1er janvier 2023. Elles peuvent adresser leur demande directement sur le site business France en remplissant le formulaire dédié.

Les mesures concernant l’agriculture

Concernant le secteur de l’agriculture, plusieurs mesures, immédiates comme complémentaires sont prévues par l’État.

Dans l’immédiat, une enveloppe financière de 400 millions d’euros, sur une période de 4 mois, est destinée à faire face à l’augmentation des coûts de l’alimentation animale et à permettre de compenser les pertes des élevages. Cette aide exceptionnelle à l’alimentation animale destinée aux éleveurs a également été mise en place le 20 juin 2022 prévoit un montant variant selon la catégorie de l’exploitation tel que :

Deux autres mesures viennent compléter ce dispositif :

Le Gouvernement prévoit également 4 mesures complémentaires sur le long terme, à savoir :