Il peut arriver, selon le poste occupé, qu’un salarié doive réaliser des heures supplémentaires à son temps de travail. Ce dépassement ouvre droit à une majoration de salaire ou, sous certaines conditions, à un repos compensateur de remplacement.
Le recours aux heures de travail supplémentaires est toutefois très encadré par la loi, et de nombreux éléments doivent être connus par l’employeur pour éviter tout manquement à ses obligations légales. Passons en revue tout ce qu’il faut connaître sur le temps de travail supplémentaire !
On appelle heure supplémentaire tout heure accomplie au-delà de la durée légale hebdomadaire de travail, soit 35 heures, ou au-delà d’une durée fixée par la convention collective. Une heure supplémentaire fait l’objet d’une majoration de salaire.
Si la durée fixée par la convention collective est inférieure à 35 heures, les heures supplémentaires ne seront décomptées qu’à partir de la 35ème (sauf disposition légale ou conventionnelle).
La décision de travailler plus longtemps est prise par l’employeur. Il est le seul à pouvoir demander à ses salariés d’effectuer du temps de travail supplémentaire de par son pouvoir de direction. Il n’existe aucun droit à heures supplémentaires pour le salarié, sauf si son employeur s’y était engagé et que cela est inscrit sur le contrat de travail.
Il ne faut pas confondre heures supplémentaires et heures complémentaires : une heure complémentaire est une heure de travail effectuée par un salarié à temps partiel au-delà de la durée prévue par son contrat de travail, dans la limite de la durée légale ou conventionnelle.
Les heures supplémentaires peuvent être accomplies dans la limite d’un certain nombre d’heures appelé « contingent annuel ». Elles sont comptabilisées par semaine civile.
Attention !
Le salarié qui effectue des heures supplémentaires ne doit pas dépasser la durée maximale hebdomadaire de travail.
Le nombre d’heures prévu dans le contingent annuel est défini par convention ou accord collectif d’entreprise ou d’établissement. A défaut d’accord ou de convention, le contingent est fixé à 220 heures par salarié par an.
Les heures prises en compte pour le calcul du contingent annuel d’heures supplémentaires sont celles accomplies au-delà de la durée légale, mais certaines heures ne sont pas prises dans ce contingent. C’est le cas pour le travail supplémentaire :
Le salarié peut aussi être amené à accomplir des heures au-delà du contingent annuel applicable. Les conditions d’accomplissement de ces heures sont fixées par une convention ou un accord collectif d’entreprise ou d’établissement.
Travailler au-delà de la durée légale de travail donne automatiquement lieu à une majoration de salaire et/ou à une contrepartie en temps de repos. Le taux de majoration diffère selon le cas, mais il est toujours calculé sur la base du salaire horaire effectif payé au salarié.
Il est possible qu’une convention, un accord collectif d’entreprise ou d’établissement, ou un accord de branche puisse prévoir que le taux de majoration ne puisse être inférieur à 10%. A défaut d’accord, les taux de majoration qui s’appliquent sont les suivants :
Un accord peut également prévoir le remplacement de tout ou partie du paiement des heures supplémentaires, ainsi que des majorations, par un repos compensateur équivalent.
Il faut également prendre en compte les primes et indemnités versées en contrepartie directe ou inhérente à la nature du travail fourni, à savoir les primes :
A l’inverse, sont exclus du salaire à prendre en compte :
A savoir :
Depuis le 1er janvier 2019, les heures supplémentaires effectuées sont exonérées d’impôt sur le revenu dans la limite de 5 000€. Au de-là de ce plafond, les heures supplémentaires sont soumises à l’impôt.
Attention toutefois, il est impossible pour l’employeur de verser une prime exceptionnelle au titre des heures supplémentaires effectuées, et ce même si le montant de cette prime correspond au montant normalement dû au salarié. Cette pratique expose l’employeur :
Libérez-vous des contraintes de la paie : contactez-nous !
Les heures supplémentaires accomplies ouvrent droit à une contrepartie sous forme de repos pour le salarié concerné. Cette contrepartie vient s’ajouter à la majoration salariale, ou au repos compensateur équivalent lorsqu’il est prévu.
La contrepartie sous forme de repos est mise en place à des conditions qui varient selon que les heures sont accomplies dans la limite ou au-delà du contingent annuel.
Si les heures sont accomplies dans la limite du contingent, une contrepartie en repos est possible si elle est prévue par convention ou accord collectif d’entreprise ou d’établissement. Cette convention ou accord fixe la durée, les caractéristiques et les conditions de la prise de cette contrepartie sous forme de repos.
En l’absence de convention ou d’accord, l’employeur peut mettre en place une contrepartie sous forme de report.
Au-delà du contingent, une contrepartie en repos est obligatoire pour tout heure supplémentaire accomplie. Cette contrepartie est fixée à :
La convention ou un accord peut également fixer la durée, les caractéristiques et les conditions de la prise de cette contrepartie obligatoire de repos. A défaut d’accord ou de convention prévoyant des conditions différentes, le salarié peut prendre une journée entière ou une demi-journée de repos à sa convenance, dès lors que la contrepartie obligatoire en repos a atteint 7 heures.
Chaque journée ou demi-journée doit être prise dans un délai de 2 mois sauf en cas de report pouvant aller jusqu’à 2 mois supplémentaires en cas de demandes simultanées ne pouvant pas toutes être satisfaites. Un salarié qui ne demande pas à bénéficier du repos dans le délai peut le prendre à la demande de l’employeur dans le délai maximum d’un an.
A partir du 1er juillet 2022, le taux du versement mobilité (VM), anciennement appelé versement transport (VT), ou le taux de versement mobilité additionnel (VMA) évolue. Cette évolution dépend du territoire et de son Autorité Organisatrice des Transports Urbains. Voici les changements à prendre en compte en paie au 1er juillet prochain. COTISATION TRANSPORT : […]
Certaines entreprises ont pour habitude de fermer leurs locaux pendant l’été, qui peut être une période creuse pour elles. Cette fermeture estivale est toutefois sujette à plusieurs règles et obligations que l’employeur se doit de respecter. En effet, une fermeture sur plusieurs semaines va demander de veiller à organiser la prise des congés des salariés […]
Le statut des intermittents du spectacle s’avère particulièrement complexe et sa règlementation en matière de paie l’est tout autant. La gestion paie des intermittent présente de nombreuses particularités. Passons en revue toutes ces spécificités et la façon dont elles se reportent sur le bulletin de paie de l’intermittent du spectacle. Les spécificités de la paie […]
A partir du 1er juillet 2022, le taux du versement mobilité (VM), anciennement appelé versement transport (VT), ou le taux de versement mobilité additionnel (VMA) évolue. Cette évolution dépend du territoire et de son Autorité Organisatrice des Transports Urbains. Voici les changements à prendre en compte en paie au 1er juillet prochain. COTISATION TRANSPORT : […]
Certaines entreprises ont pour habitude de fermer leurs locaux pendant l’été, qui peut être une période creuse pour elles. Cette fermeture estivale est toutefois sujette à plusieurs règles et obligations que l’employeur se doit de respecter. En effet, une fermeture sur plusieurs semaines va demander de veiller à organiser la prise des congés des salariés […]
Le statut des intermittents du spectacle s’avère particulièrement complexe et sa règlementation en matière de paie l’est tout autant. La gestion paie des intermittent présente de nombreuses particularités. Passons en revue toutes ces spécificités et la façon dont elles se reportent sur le bulletin de paie de l’intermittent du spectacle. Les spécificités de la paie […]