Dans le cadre de la réforme de l’assurance chômage annoncée par le gouvernement, un système de bonus-malus a été mis en place début 2021 pour limiter les recours des entreprises aux contrats à court-terme.
Le système de bonus-malus a ainsi pour but d’inciter financièrement les entreprises à privilégier des CDD plus longs ou des CDI. Suite à la publication du décret du 31 mars 2021, le dispositif est rétabli et se basera sur les fins de contrats intervenant à compter du 1er juillet 2021. Un arrêté paru fin juin 2021 précise les secteurs d’activité visés par ce système. Plus d’un an plus tard, les taux de séparation médians sont aussi connus.
Le système de bonus-malus consiste à moduler le taux de contribution patronale d’assurance chômage. Actuellement de 4,05 %, il peut varier à la hausse (causant un malus) ou à la baisse (causant un bonus), et se calcule selon le « taux de séparation ». Il s’applique pour les entreprises d’au moins 11 salariés.
Le taux de séparation correspond au nombre de fins de contrat de travail ou de mission d’intérim (démissions et cas de force majeure exclus) suivies d’une inscription à Pôle emploi de l’ancien salarié ou intérimaire, ou intervenues alors qu’il y était déjà inscrit, rapporté à l’effectif de l’entreprise. Il est calculé par secteur d’activité, correspondant à la médiane des taux de séparation de l’ensemble des entreprises d’au moins 11 salariés du secteur.
Sur la période de référence comprise entre le 1er juillet 2021 et le 30 juin 2022, les taux de séparation par secteur d’activité ont été publiés au Journal officiel du 24 août 2022. Ils seront valides sur les contributions à partir de septembre 2022 (à déclarer sur les DSN du 5 ou 15 octobre).
Secteur d’activité | Taux de séparation médian |
---|---|
Fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac |
240,58 % |
Production et distribution d’eau- assainissement, gestion des déchets et dépollution |
74,99 % |
Autres activités spécialisées, scientifiques et techniques | 10,52 % |
Hébergement et restauration | 45,73 % |
Transports et entreposage | 82,45 % |
Fabrication de produits en caoutchouc et en plastique ainsi que d’autres produits minéraux non métalliques |
134,30 % |
Travail du bois, industries du papier et imprimerie |
151,47 % |
Pour information, les périodes de référence pour le calcul du taux de contribution sont :
1er mois de contribution modulée |
Années de référence |
Période de validité du taux |
---|---|---|
Septembre 2022 | 1er juillet 2021-30 juin 2022 | 1er septembre 2022 – 31 août 2023 |
Septembre 2023 | 1er juillet 2022-30 juin 2023 | 1er septembre 2022 – 29 février 2024 |
Mars 2024 | 2022 – 2023 | 1er mars 2024 – 28 février 2025 |
Mars 2025 | 2022, 2023 et 2024 | 1er mars 2025 – 28 février 2026 |
Mars 2026 | 2023, 2024 et 2025 | 1er mars 2026 – 28 février 2027 |
Concernant l’appréciation de l’effectif, ce sont les modalités de franchissement de seuil d’effectif prévues par le Code de la Sécurité Sociale qui s’applique, à savoir :
Pour le bonus-malus, cela veut dire que si l’effectif d’une entreprise passe sous le seuil de 11 salariés, le taux ne sera pas applicable pendant 5 ans minimum.
Le bonus-malus sera appliqué aux entreprises d’au moins 11 salariés dont le taux de séparation est supérieur à un seuil de 150%. Une entreprise pourra voir son taux de contribution patronale d’assurance chômage varier de 3% à 5,05% en fonction de leur taux de séparation (contre 4,05% de contribution patronale actuelle).
De ce fait, trois possibilités sont envisageables :
Toutes les fins de contrat sont concernées dans le calcul du taux de séparation à l’exception des situations suivantes :
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A l’exception de ces situations, toutes les autres fins de contrats sont prises en compte dans le calcul, quel que soit le type de contrat ou la nature de rupture, si elles sont suivies dans les 3 mois d’une inscription à Pôle Emploi de l’ancien salarié ou si elles sont intervenues alors qu’il y était déjà inscrit.
Ce décret portant diverses mesures relatives au régime d’assurance chômage vient rétablir le dispositif du bonus-malus. Pour la première application du dispositif, seront pris en considération :
L’arrêté du 18 août 2022 (JO du 24) précise les taux de séparation à partir desquels le taux sera applicable dès septembre 2022 (voir ci-dessus). Les entreprises concernées sont notifiées en temps voulu par l’Urssaf.
L’arrêté du 28 juin 2021 (JO du 30) apporte des précisions sur les secteurs d’activité et les employeurs entrant dans le champ d’application du bonus-malus. Ainsi, dans un premier temps, ce système concerne uniquement les entreprises relevant de 7 secteurs d’activité :
En revanche, les entreprises les plus touchées par la crise sanitaire sont exclues temporairement (jusqu’à 2023) de l’application du bonus-malus, même si elles relèvent de l’un de ces secteurs d’activité.
Au niveau de la paie, si l’entreprise est concernée par le dispositif, les notions suivantes doivent être appliquées :
Le décret fixe également une liste des secteurs qui ne seront pas concernés par la première application du dispositif. Au nombre de 78, il s’agît des secteurs les plus touchés par la crise sanitaire. Cette liste peut être consultée dans le décret sur legifrance.gouv.fr .
La modulation est mise en place depuis le 1er septembre 2022. Les entreprises concernées voient leur taux de contribution faire l’objet d’un bonus ou d’un malus. Cependant, la modulation de la contribution patronale d’assurance chômage, devant à la base prendre fin le 31 octobre 2022, doit être prorogée jusqu’au 31 août 2024 par le projet de loi sur le marché du travail. En attendant le vote de ce texte, un nouveau décret vient proroger temporairement le dispositif jusqu’au 31 janvier 2023.
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